L’affaire Steinheil est demeurée la plus célèbre, et aussi la plus ténébreuse des causes criminelles du début de ce siècle. L’énigme de la mort tragique du peintre Steinhel et de sa belle-mère Mme Japy était enveloppée de brumes, nées les unes du marécage politique, les autres d’une atmosphère empoisonnée par des amours inavouables ou secrètes. Ces brumes, malgré les années écoulées, ne sont pas encore entièrement dissipées.
Rarement procès eut pour protagoniste une figure plus troublante que celle de la belle, de l’éIégante Meg Steinheil, née Marguerite Japy, extraordinaire héroïne d’un roman vécu dont nul romancier de métier n’aurait osé imaginer les péripéties, les rebondissements, qui ont successivement pour théâtre un boudoir de l’Élysée où meurt, inexplicablement, un trop galant président de la République, et un pavillon de l’impasse Ronsin, où meurent, tout aussi inexplicablement, à quelques pas d’elle, le mari et la mère de Mme Steinheil…