K'iu Yuan
Première parution en 1957
Trad. du chinois, préfacé et annoté par Liang Pai-tchin
Série chinoise
Gallimard
Parution
Né en 1892, Kouo Mo-jo n’a pas été seulement vice-Premier ministre de la République populaire de Chine, président de la comission des Affaires culturelles et président du Comité chinois pour la paix; il fut aussi celui qui, dès 1921, créait en Chine un mouvement littéraire et libéral, le poète, l’essayiste, le conteur, l’érudit, le dramaturge dont l’œuvre constitue incontestablement, et toute politique mise à part, l’un des deux ou trois sommets de l’humanisme chinois du XXᵉ siècle. Chinois, sans doute, mais ouvert au monde : Tagore, Whitman et Goethe ont agi sur sa poétique. De tous ses drames, le plus célèbre, le plus joué, c’est le K’iu Yuan. L’auteur du Li Sao, poème de l’exil, est devenu à la fois le héros de la poésie et celui du patriotisme chinois. Quand on connaît la vie de Kouo Mo-jo et la part qu’il prit, dès 1920, aux combats de libération, on ne s’étonne pas qu’il ait consacré à K’iu Yuan, outre plusieurs travaux de critique et d’érudition, le drame que nous présentons au public français.
Drame, spectacle et mystère à la fois - mystère des temps modernes, il va de soi -, ce K’iu Yuan initiera d’un seul coup les Occidentaux à deux écrivains chinois, K’iu Yuan et Kouo Mo-jo, qui comptent parmi les plus grands d’un pays où les chefs-d’œuvre pourtant ne manquent guère. Pour comprendre la Chine actuelle, ses sentiments et ses valeurs, rien ne remplacera la lecture de cette pièce où, renonçant aux formes traditionnelles, un patriote chinois accepte les cinq actes de notre dramaturgie.