Jeanne aux chiens
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Nommé assistant au laboratoire de cryptogamie du Muséum d’histoire naturelle, Henri Ferrare se consacre à l’étude du genre Inocybe, l’un des plus ardus parmi les genres d’Agarics ochrosporés.
Taillé sur le modèle pervers, il collectionne, outre les sporées, les souvenirs, particulièrement ceux que se rattachent à une critique situé au-delà d’immenses tables rocheues visibles à marée basse.
Si Ferrare rassemble ainsi les fils de sa mémoire, c’est qu’il a l’obsession des liens, que ce soient les liens noirs des algues, les résilles, les corsets ou les liens conjugaux.
Lorsque Jeanne paraît dans sa vie, il se découvre une vocation nouvelle : celle de voleur d’âme. Mais, telle une graine de chardon, l’âme de Jeanne vagabonde sur des paysages de plus en plus lointains, et le ciel d’Henri devient d’une pâleur insupportable à regarder.
Rompre les liens est un danger mortel, mais quand on est déjà mort c’est s’offrir de donner le corps de Jeanne aux chiens.