Jean Genet matricule 192.102
. Chronique des années 1910-1944
Nouvelle édition augmentée
Collection Les Cahiers de la NRF
Gallimard
Parution
Écrire sur Genet est peut-être encore une façon de poursuivre le voleur. Ce vieux désir d’arrestation qui anime toujours les entreprises critiques ou biographiques, comment ne serait-il pas exacerbé par le statut d’un écrivain en perpétuelle fuite, échappant toujours à ses propres images, vagabond littéraire «sans profession» ni «domicile fixe» – comme disent si bien, à son propos, les divers rapports de police ou minutes de jugement que vous lirez ici?
À ce soupçon, ce livre, d’évidence, ne saurait se dérober. Il offre à la lecture les résultats d’une enquête menée, avec une patience bénédictine, sur les traces de Genet de sa naissance en 1910 jusqu’à sa sortie définitive de prison en 1944. Enquête non policière cependant : elle ne s’érige nullement en instance de vérité, ne donne lieu à aucun interprétation, ne tire aucune conclusion. Avec le moins de commentaires possible, elle livre les éléments et les pièces de la dernière fiction de l’auteur : celle de sa vie.
Dernière précision. Ce livre ne vise guère à la destruction de la «légende» dont Genet se serait entouré et encore moins au rétablissement d’une vérité dont l’œuvre serait le masque. Si elle existe, cette «légende» a la forme exacte de l’œuvre qui la développe et, en cela, demeure irréductible, échappe à toute révélation.
À ce soupçon, ce livre, d’évidence, ne saurait se dérober. Il offre à la lecture les résultats d’une enquête menée, avec une patience bénédictine, sur les traces de Genet de sa naissance en 1910 jusqu’à sa sortie définitive de prison en 1944. Enquête non policière cependant : elle ne s’érige nullement en instance de vérité, ne donne lieu à aucun interprétation, ne tire aucune conclusion. Avec le moins de commentaires possible, elle livre les éléments et les pièces de la dernière fiction de l’auteur : celle de sa vie.
Dernière précision. Ce livre ne vise guère à la destruction de la «légende» dont Genet se serait entouré et encore moins au rétablissement d’une vérité dont l’œuvre serait le masque. Si elle existe, cette «légende» a la forme exacte de l’œuvre qui la développe et, en cela, demeure irréductible, échappe à toute révélation.