Hommes de qualité
Collection Blanche
Gallimard
Parution
«Rassembler quelques hommages destinés d'abord à des auditoires ou des amphithéâtres et célébrant des hommes inégalement connus, n'est-ce pas risquer une réunion trop paradoxale? Littérateurs et chirurgiens d'une part, hommes très glorieux et hommes de moindre notoriété d'autre part se trouvent y voisiner.
...Si les raisons de la réunion imprévue mais sans résistance dont il n'est pas trop périlleux d'encourir la responsabilité sont toutes de sentiment, l'on pourrait, sans malice, en imaginer de moins personnelles. Bien des activités gagnent à se pénétrer réciproquement ; bien des recherches s'émiettent peut-être dans la solitude que plus d'alliances ou moins de réclusion fortifieraient ; quel homme de métier se flatterait de ne rien apprendre d'un autre?
Des écrivains, des meilleurs, se plaignent parfois, à voix haute, que leur carrière n'ait pas été de celles où l'on puisse avoir plutôt que des maîtres, un bon maître, une de ces amitiés intangibles que la confiance, de secrètes affinités ou des oppositions plus évidentes et non moins précieuses peuvent faire aussi exaltantes que l'amour, moins soupçonneuses, et qui nouent de génération en génération la chaîne des admirations transitives.
Les chirurgiens, avouant volontiers leurs commencements et non offusqués de noviciat, de scolarité, se réclament à peu près tous de l'un de leurs aînés ; auprès de qui apprendre, s'essayer, être redressé a tant compté et de qui se souvenir, avec une vénération toujours mûrie, élargit le cœur.
L'une de ces filiations durables est commentée dans ce livre ; elle est aussi la première justification de celui-ci.
Quant aux écrivains qui paraîtront, ce sont ceux qui ayant eu à parler, en des discours fameux, de l'art chirurgical, ont choisi les idées, les mots, les fleurs les plus propres à faire du rapprochement qui suit une réunion sans défiance et sans heurt».
Henri Mondor.
...Si les raisons de la réunion imprévue mais sans résistance dont il n'est pas trop périlleux d'encourir la responsabilité sont toutes de sentiment, l'on pourrait, sans malice, en imaginer de moins personnelles. Bien des activités gagnent à se pénétrer réciproquement ; bien des recherches s'émiettent peut-être dans la solitude que plus d'alliances ou moins de réclusion fortifieraient ; quel homme de métier se flatterait de ne rien apprendre d'un autre?
Des écrivains, des meilleurs, se plaignent parfois, à voix haute, que leur carrière n'ait pas été de celles où l'on puisse avoir plutôt que des maîtres, un bon maître, une de ces amitiés intangibles que la confiance, de secrètes affinités ou des oppositions plus évidentes et non moins précieuses peuvent faire aussi exaltantes que l'amour, moins soupçonneuses, et qui nouent de génération en génération la chaîne des admirations transitives.
Les chirurgiens, avouant volontiers leurs commencements et non offusqués de noviciat, de scolarité, se réclament à peu près tous de l'un de leurs aînés ; auprès de qui apprendre, s'essayer, être redressé a tant compté et de qui se souvenir, avec une vénération toujours mûrie, élargit le cœur.
L'une de ces filiations durables est commentée dans ce livre ; elle est aussi la première justification de celui-ci.
Quant aux écrivains qui paraîtront, ce sont ceux qui ayant eu à parler, en des discours fameux, de l'art chirurgical, ont choisi les idées, les mots, les fleurs les plus propres à faire du rapprochement qui suit une réunion sans défiance et sans heurt».
Henri Mondor.