Bibliothèque rosse
II
Histoires de Marie-Chantal et de beaucoup d'autres
Collection L'Air du Temps
Gallimard
Parution
Carmen Tessier – que Francis Ambrière a appelée le Tallemant des Réaux de notre époque – ne se prend pas au sérieux, et, cependant, n'écrit-elle pas sans s'en rendre compte la petite histoire de sa génération? Ce recueil qu'elle a constitué pour notre plaisir peut trouver sa place dans toutes les bibliothèques à côté des ouvrages les plus sérieux, et pour ceux qui se référeront à ses livres dans quelques années, tel bon mot d'un politicien risque de recréer le climat de la vie politique du moment.
Il était naturel que ce tome Il de la Bibliothèque rosse mette en vedette l'irritante et cruelle Marie-Chantal, la «précieuse ridicule» moderne.
Un spirituel avocat dit qu'à la minute où se cache brusquement le soleil sur la Côte d'Azur, celle-ci pendant quelques secondes n'est plus ce qu'elle est. Si l'on ne craignait de se montrer irrévérencieux, ne pourrait-on pas dire la même chose du Parlement, du Barreau, de l'Académie, si leurs membres cessaient soudain de nous réjouir par les mots qu 'ils font ou qu'on leurprête généreusement? De même, la drôlerie spontanée du gamin qui s'exclame devant un feu rouge : «Alors tu la craches ta Valda!» ne fait-elle pas partie intégrante du charme des rues de Paris?
On taxe les Français de frivolité, mais ne sont-ils pas en vérité des sages ceux qui, dépliant leur journal, vont tout droit aux «potins de la Commère» pour y puiser leur dose quotidienne de bonne humeur? Ils savent bien que le propos de Carmen Tessier n'est jamais la rosserie gratuite et qu'elle prétend seulement amuser avec la collaboration, parfois involontaire, des esprits les plus fins.
La plus charmante des «Commères» est à sa façon une bienfaitrice de l'humanité ; elle parle, dans sa présentation des diverses rubriques de ce livre, des affres du convive qui ne peu goûter l'histoire racontée par un autre, préoccupé qu'il est de se remémorer celle qu'il est impatient de «placer» lui-même. La Bibliothèque rosse, précieux aide-mémoire, vient à son secours, et cela seul suffirait à justifier la popularité dont jouit Carmen Tessier.
Il était naturel que ce tome Il de la Bibliothèque rosse mette en vedette l'irritante et cruelle Marie-Chantal, la «précieuse ridicule» moderne.
Un spirituel avocat dit qu'à la minute où se cache brusquement le soleil sur la Côte d'Azur, celle-ci pendant quelques secondes n'est plus ce qu'elle est. Si l'on ne craignait de se montrer irrévérencieux, ne pourrait-on pas dire la même chose du Parlement, du Barreau, de l'Académie, si leurs membres cessaient soudain de nous réjouir par les mots qu 'ils font ou qu'on leurprête généreusement? De même, la drôlerie spontanée du gamin qui s'exclame devant un feu rouge : «Alors tu la craches ta Valda!» ne fait-elle pas partie intégrante du charme des rues de Paris?
On taxe les Français de frivolité, mais ne sont-ils pas en vérité des sages ceux qui, dépliant leur journal, vont tout droit aux «potins de la Commère» pour y puiser leur dose quotidienne de bonne humeur? Ils savent bien que le propos de Carmen Tessier n'est jamais la rosserie gratuite et qu'elle prétend seulement amuser avec la collaboration, parfois involontaire, des esprits les plus fins.
La plus charmante des «Commères» est à sa façon une bienfaitrice de l'humanité ; elle parle, dans sa présentation des diverses rubriques de ce livre, des affres du convive qui ne peu goûter l'histoire racontée par un autre, préoccupé qu'il est de se remémorer celle qu'il est impatient de «placer» lui-même. La Bibliothèque rosse, précieux aide-mémoire, vient à son secours, et cela seul suffirait à justifier la popularité dont jouit Carmen Tessier.