Géographie historique de l'Europe
Trad. de l'anglais par Andhrée Vaillant
Collection Hors série Connaissance
Gallimard
Parution
La géographie historique de l'Europe n'est autre que la géographie humaine de l'Europe ; elle étudie les stades successifs de la civilisation par lesquels elle est passée, de même que la géographie humaine nous montre les efforts que les sociétés humaines ont faits en Europe pour y modeler le sol et l'adapter à leurs usages. La péninsule européenne, en tant que l'habitat de l'homme, a de tout temps présenté un panorama mouvant, composé d'éléments soit naturels soit manufacturés, et la géographie humaine de l'Europe actuelle est l'œuvre des quelques milliers d'années au cours desquelles les humains ont occupé et modifié cette partie du globe.
Du point de vue de l'aspect humain, la géographie de l'Europe actuelle, en dépit de quelques caractéristiques appartenant strictement aux temps présents, est avant tout le legs d'une suite de géographies passées. Une partie de la carte actuelle y a été tracée depuis longtemps et pour ainsi dire en caractères indélébiles. Les pages dans lesquelles sont esquissées les grandes lignes de la géographie européenne à travers les âges présentent donc, croyons-nous, tout autant un intérêt d'actualité qu'un intérêt rétrospectif. Au XVIIᵉ siècle, comme l'a rappelé récemment le professeur Taylor, Samuel Purchas avait appelé l'attention sur le manque de compréhension géographique dont font preuve les historiens : «L'Histoire, sans l'étude de cette géographie tant négligée, écrivait-il, est pour ainsi dire frappée de paralysie». Au cours des dernières années, le corollaire indispensable de cette proposition n'a pas reçu moins d'attention, de plus en plus les géographes ont fait ressortir l'aspect évolutionnaire de la géographie et montré à quel degré l'investigation historique peut contribuer à une plus complète compréhension du monde contemporain. «Si la géographie est devenue l'étude des relations de l'homme avec son entourage physique, écrit le professeur Rodwell Jones, en ce cas, toute géographie n'est que géographie historique... C'est donc uniquement pour une question de commodité que nous réservons le titre de géographie historique â l'étude de ces relations dans le passé».
À dire vrai, on a déjà reconnu l'utilité pratique de la géographie dans l'élaboration d'une économie planifiée. Il est également significatif que dans le domaine plus vaste des affaires internationales l'idée des «pactes régionaux» a été soulignée comme un pas en avant. Ainsi dans ces dernières années, sans grand résultat d'ailleurs, des projets visant à l'organisation des pays danubiens ont été élaborés, les pays agricoles de l'Europe centrale, notamment la Pologne, la Roumanie, la Yougoslavie et les États balkaniques recherchent dans des conférences et des accords la solution de problèmes qui ont une localisation régionale déterminée. Enfin le général Smuts a déclaré que la conclusion de pactes régionaux dépendait d'une plus grande sécurité internationale. En tout cas l'on peut bien affirmer qu'une plus complète compréhension de la géographie européenne passée et présente aiderait à supprimer les désordres actuels de l'Europe et à préparer sa future réorganisation.
Du point de vue de l'aspect humain, la géographie de l'Europe actuelle, en dépit de quelques caractéristiques appartenant strictement aux temps présents, est avant tout le legs d'une suite de géographies passées. Une partie de la carte actuelle y a été tracée depuis longtemps et pour ainsi dire en caractères indélébiles. Les pages dans lesquelles sont esquissées les grandes lignes de la géographie européenne à travers les âges présentent donc, croyons-nous, tout autant un intérêt d'actualité qu'un intérêt rétrospectif. Au XVIIᵉ siècle, comme l'a rappelé récemment le professeur Taylor, Samuel Purchas avait appelé l'attention sur le manque de compréhension géographique dont font preuve les historiens : «L'Histoire, sans l'étude de cette géographie tant négligée, écrivait-il, est pour ainsi dire frappée de paralysie». Au cours des dernières années, le corollaire indispensable de cette proposition n'a pas reçu moins d'attention, de plus en plus les géographes ont fait ressortir l'aspect évolutionnaire de la géographie et montré à quel degré l'investigation historique peut contribuer à une plus complète compréhension du monde contemporain. «Si la géographie est devenue l'étude des relations de l'homme avec son entourage physique, écrit le professeur Rodwell Jones, en ce cas, toute géographie n'est que géographie historique... C'est donc uniquement pour une question de commodité que nous réservons le titre de géographie historique â l'étude de ces relations dans le passé».
À dire vrai, on a déjà reconnu l'utilité pratique de la géographie dans l'élaboration d'une économie planifiée. Il est également significatif que dans le domaine plus vaste des affaires internationales l'idée des «pactes régionaux» a été soulignée comme un pas en avant. Ainsi dans ces dernières années, sans grand résultat d'ailleurs, des projets visant à l'organisation des pays danubiens ont été élaborés, les pays agricoles de l'Europe centrale, notamment la Pologne, la Roumanie, la Yougoslavie et les États balkaniques recherchent dans des conférences et des accords la solution de problèmes qui ont une localisation régionale déterminée. Enfin le général Smuts a déclaré que la conclusion de pactes régionaux dépendait d'une plus grande sécurité internationale. En tout cas l'on peut bien affirmer qu'une plus complète compréhension de la géographie européenne passée et présente aiderait à supprimer les désordres actuels de l'Europe et à préparer sa future réorganisation.