Né à Saint-Béat en 1849, mort à Versailles en 1916, Galliéni fut non seulement un grand soldat, un des plus grands stratèges de son siècle, mais aussi un diplomate de talent, un politique consommé et un grand civilisateur. Courageux, humain, avisé, tenace, doué des plus hautes qualités d’homme de guerre et d’homme d’État, sa vie fut une suite d’exploits extraordinaires :
Déjà, jeune Iieutenant pendant la guerre de 1870, il est l’un des héros de Bazeilles (Ie tableau célèbre des «Dernières Cartouches» se trouve dans tous les livres d’Histoire). Dans ce premier épisode de sa vie se révèlent déjà son énergie et sa bravoure. Pendant sa captivité en Allemagne, il montre son intelligente compréhension des pays étrangers, qualités qui lui serviront par la suite, au cours de sa carrière coloniale, d’abord au Sénégal (où il est explorateur en même temps que diplomate), puis au Tonkin, enfin à Madagascar, dont il devint gouverneur. Partout il pense à la pénétration commerciale, prévoit des traités, déploie, dans l’organisation de ces différents pays, ses dons admirables de colonisateur.
On connaît son rôle au cours de la guerre de 1914 : d’abord gouverneur de Paris, il fut ensuite ministre de la Guerre, d’octobre 1915 à mars 1916, date de sa mort. En 1914, le général Gallieni lança la 6ᵉ Armée dans les flancs de l’armée de Von Klück et gagna la bataille de l’Ourcq, début de la victoire de la Marne.
Appuyé sur des documents importants, comme la correspondance échangée entre Galliéni et Lyautey, Pierre Lyautey a su rendre, dans cette biographie, un hommage mérité à un homme et à un destin exceptionnels.