Films parlés
Collection La Renaissance de la Nouvelle
Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis
2010
«En écrivant les quatre nouvelles qui composent ce volume, j'ai voulu me plier à la technique du cinéma pour tâcher de surprendre certaines de ses vertus, tout en échappant à ses servitudes.
On a sonvent comparé l'art du film à celui du roman, mais j'ai toujours cru que le cinéma s'apparentait surtout à la nouvelle et que les deux genres avaient certaines lois pareilles.
Le roman s'accommode de digressions, de réflexions ; il peut conter longuement, et, dans certains cas, il le doit. Le cinéma et la nouvelle exigent la sobriété. Jamais d'excès dans les dialogues. Leur grand souci est de s'exprimer complètement, mais brièvement. Quand le roman est lent et touffu on l'appelle roman-fleuve et on l'admire. Mais le cinéma, dès qu'il ne court plus comme une flèche vers son but, est insupportable. Quant à la nouvelle, la brièveté est une des conditions de son existence.
Cela suppose le désir de suggérer plutôt que d'exprimer, et nous voyons que les deux arts ont en commun cette ambition.
J'ai donc pensé que l'on pouvait essayer d'écrire des "scénarios littéraires", ou "des nouvelles cinématographiques", et que cela aurait, du moins, la valeur d'une expérience.
Des quatre nouvelles qui forment Films parlés, la première est la plus récente. Les trois autres ont été composées à des moments différents depuis 1930.»
Irène Némirovsky.
On a sonvent comparé l'art du film à celui du roman, mais j'ai toujours cru que le cinéma s'apparentait surtout à la nouvelle et que les deux genres avaient certaines lois pareilles.
Le roman s'accommode de digressions, de réflexions ; il peut conter longuement, et, dans certains cas, il le doit. Le cinéma et la nouvelle exigent la sobriété. Jamais d'excès dans les dialogues. Leur grand souci est de s'exprimer complètement, mais brièvement. Quand le roman est lent et touffu on l'appelle roman-fleuve et on l'admire. Mais le cinéma, dès qu'il ne court plus comme une flèche vers son but, est insupportable. Quant à la nouvelle, la brièveté est une des conditions de son existence.
Cela suppose le désir de suggérer plutôt que d'exprimer, et nous voyons que les deux arts ont en commun cette ambition.
J'ai donc pensé que l'on pouvait essayer d'écrire des "scénarios littéraires", ou "des nouvelles cinématographiques", et que cela aurait, du moins, la valeur d'une expérience.
Des quatre nouvelles qui forment Films parlés, la première est la plus récente. Les trois autres ont été composées à des moments différents depuis 1930.»
Irène Némirovsky.