États de femme
. L'identité féminine dans la fiction occidentale
Collection NRF Essais
Gallimard
Parution
Jeune fille à marier, épouse et mère, maîtresse, vieille fille : ces états offerts à la carrière féminine, la littérature occidentale comme l’expérience du monde vécu nous les ont rendus familiers.
Pourtant, la lecture de quelque deux cent cinquante œuvres, classiques ou plus confidentielles, du XVIIIᵉ siècle à nos jours - romans, nouvelles, contes, pièces de théâtre et films -, réserve une étonnante surprise. La fiction ne se contente pas de refléter la réalité historique et ses lentes évolutions ; à partir de ce petit nombre, très stable, d’états dûment structurés, régis par des règles précises, définis par le mode de subsistance économique et la disponibilité sexuelle, elle révèle un état particulier : le «complexe de la seconde».
Cet état, qui ne s’observe pas semblablement dans la vie commune, est l’équivalent féminin et romanesque du complexe d’Œdipe : comment, maîtresse, prendre la place de la femme mariée ? Comment, seconde épouse, remplacer la première ? Il hante la fiction, noble ou sentimentale, de Charlotte Brontë à Georges Ohnet, d’Honoré de Balzac à Marguerite Duras, de Thomas Hardy à Delly, d’Henry James à Daphné Du Maurier.
Telle, dans ses structures, apparaît l’identité féminine à un «regard éloigné», celui que peut porter l’anthropologue sur les romans de la culture occidentale.
Pourtant, la lecture de quelque deux cent cinquante œuvres, classiques ou plus confidentielles, du XVIIIᵉ siècle à nos jours - romans, nouvelles, contes, pièces de théâtre et films -, réserve une étonnante surprise. La fiction ne se contente pas de refléter la réalité historique et ses lentes évolutions ; à partir de ce petit nombre, très stable, d’états dûment structurés, régis par des règles précises, définis par le mode de subsistance économique et la disponibilité sexuelle, elle révèle un état particulier : le «complexe de la seconde».
Cet état, qui ne s’observe pas semblablement dans la vie commune, est l’équivalent féminin et romanesque du complexe d’Œdipe : comment, maîtresse, prendre la place de la femme mariée ? Comment, seconde épouse, remplacer la première ? Il hante la fiction, noble ou sentimentale, de Charlotte Brontë à Georges Ohnet, d’Honoré de Balzac à Marguerite Duras, de Thomas Hardy à Delly, d’Henry James à Daphné Du Maurier.
Telle, dans ses structures, apparaît l’identité féminine à un «regard éloigné», celui que peut porter l’anthropologue sur les romans de la culture occidentale.