Essai sur le rythme
Collection Hors série Connaissance
Gallimard
Parution
Dans son Esthétique des proportions, Matila Ghyka exposa voici quelques années une géométrie esthétique des formes rencontrées aussi bien dans la nature que dans les arts. Dans son Nombre d'Or, le thème fut repris du point de vue historique ; l'auteur voulut y prouver que le sens du nombre, de la proportion, de l'harmonie, a été et reste l'apport spécifique de la culture méditerranéenne non seulement dans le domaine des arts mais aussi dans celui des sentiments et de la métaphysique, et que dans toutes les chaînes de transmission des procédés, diagrammes et symboles exprimant cette conception harmonique, symphonique, dans l'art et dans la vie, se décelait la même origine, le même inspirateur : le maître de Samos, contemporain de Confucius et du Bouddha, qui jadis
proclama cette Loi du Nombre dont le Nombre d'Or est l'invariant le plus remarquable.
Les thèses présentées dans ces ouvrages par Matila Ghyka ont fait du chemin ; elles ont fourni matière à discussion aux archéologues et aux esthéticiens, voire aux philosophes (le 16 mars 1936, Léon Brunschwigg faisait au Centre Universitaire méditerranéen de Nice une conférence sur «Le rôle du pythagorisme dans l'évolution des idées»), et, ce qui est peut-être plus important encore, elles ont permis d'intéressantes réalisations pratiques. Nombreux sont en effet les archItectes, peintres, sculpteurs, orfèvres, qui se servent des tracés régulateurs suggérés dans les deux ouvrages suscités.
Ces thèses et ces tracés sont à nouveau présentés au début du présent Essai sur le rythme, qui complète la doctrine esthétique de Ghyka ; l'auteur y développe en effet et y approfondit d'un côté les concepts de proportion et de symétrie, jalons et cadres des arts de l'espace, de l'autre ceux de cadence et de rythme, qui fournissent trame et armature aux arts de la durée ; la musique (plus particulièrement la théorie des gammes et des accords) et la prosodie sont donc ici examinées à la lumière de cette même «Loi du Nombre» qui gouverne dans la nature vivante et dans les arts plastiques l'harmonie des formes.
Ces développements d'abord parallèles aboutissent à une de ces synthèses chères à l'auteur («le rythme naît de l'action de la proportion sur la cadence»), où l'esthétique mathématique réclame sa place dans la théorie de la connaissance, où les voix de Bergson, Platon et Pythagore fournissent derechef l'accord majeur... métaphysique.
Les thèses présentées dans ces ouvrages par Matila Ghyka ont fait du chemin ; elles ont fourni matière à discussion aux archéologues et aux esthéticiens, voire aux philosophes (le 16 mars 1936, Léon Brunschwigg faisait au Centre Universitaire méditerranéen de Nice une conférence sur «Le rôle du pythagorisme dans l'évolution des idées»), et, ce qui est peut-être plus important encore, elles ont permis d'intéressantes réalisations pratiques. Nombreux sont en effet les archItectes, peintres, sculpteurs, orfèvres, qui se servent des tracés régulateurs suggérés dans les deux ouvrages suscités.
Ces thèses et ces tracés sont à nouveau présentés au début du présent Essai sur le rythme, qui complète la doctrine esthétique de Ghyka ; l'auteur y développe en effet et y approfondit d'un côté les concepts de proportion et de symétrie, jalons et cadres des arts de l'espace, de l'autre ceux de cadence et de rythme, qui fournissent trame et armature aux arts de la durée ; la musique (plus particulièrement la théorie des gammes et des accords) et la prosodie sont donc ici examinées à la lumière de cette même «Loi du Nombre» qui gouverne dans la nature vivante et dans les arts plastiques l'harmonie des formes.
Ces développements d'abord parallèles aboutissent à une de ces synthèses chères à l'auteur («le rythme naît de l'action de la proportion sur la cadence»), où l'esthétique mathématique réclame sa place dans la théorie de la connaissance, où les voix de Bergson, Platon et Pythagore fournissent derechef l'accord majeur... métaphysique.