Don Juan
. Pièce en trois actes
Première parution en 1958
Édition reliée d'après la maquette de Paul Bonet
Collection Reliures d'éditeur
Gallimard
Parution
«Le XIXᵉ siècle a voulu voir dans Don Juan un personnage démoniaque, ou du moins un personnage chargé de sens profond, un Hamlet, un Faust, un assoiffé d'absolu, que sais-je. Il n'est pas même besoin de certaine scène du troisième acte de la présente pièce pour qu'on connaisse qu'elle est écrite – non pas délibérément, mais d'instinct – dans un esprit contraire à celui-là... Le tragique est associé ici au comique, voire au comique gros. Faut-il vraiment que je m'en justifie?... Il faut dire que l'œuvre où les genres sont mêlés est celle qui se rapproche le plus de la vie. Il n'y a pas unité de style dans la vie. C'est plutôt l'œuvre où il y a unité de style qui est une construction de l'esprit. La sagesse est de laisser coexister ces deux sortes d'œuvres, sans maudire l'une ni l'autre. Cette conclusion a besoin d'être un peu appuyée à l'intention des Français, qui détestent le mélange des genres. Il les surprend toujours, et André Suarès
a été jusqu'à écrire : "Le public n'aime pas être surpris, et il rend insulte pour surprise." Pourquoi être surpris de retrouver, dans l'art, les mêmes dissonances dont on est comblé dans la vie?»
Henry de Montherlant.
Henry de Montherlant.