Correspondance

(1872-1918)
Édition de Denis Herlin et François Lesure avec la collaboration de Georges Liébert
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Rares les compositeurs qui sont aussi des épistoliers. Avec Berlioz et Chabrier, Debussy, parmi les Français, est de ceux-là. Primesautier, volontiers caustique, il déploie, au fil de sa correspondance, comme dans son œuvre musicale, une liberté que ne cessent d'affiner lectures et rencontres. Comme l'a souligné son ami Louis Laloy, Debussy a le sens des «expressions frappantes, cette surprise d'images justes, surtout ce sentiment profond de la musique, avoué en si peu de mots, mais si émus».
Ce volume comprend plus de trois mille lettres et contrats, dont un peu plus de deux mille cinq cents lettres du compositeur. Parmi ses nombreux correspondants se détachent des musiciens, bien sûr – Ysaÿe, Messager, Caplet, Chausson, Dukas, Stravinsky, Varèse –, mais aussi des écrivains – Louÿs, Toulet, Segalen, D'Annunzio –, avec lesquels il entretint un commerce amical. On le découvre sous de multiples facettes : un musicien exigeant, un lecteur curieux et attentif, un ami fidèle et drôle, un père affectueux. Même s'il ne faut pas noircir une existence qui connut maints succès et satisfactions, l'intransigeante solitude de l'artiste apparaît aussi avec un relief accusé. Cette correspondance forme donc une attachante autobiographie en même temps qu'un tableau très personnel de la vie musicale parisienne autour de 1900, depuis les années symbolistes jusqu'à l'époque des Ballets russes.
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