Correspondance avec sa mère

(1880-1895)
Édition de Claude Martin. Préface d'Henri Thomas
Collection Blanche
Gallimard
Parution
«Il était certain que maman ne reprendrait pas connaissance, de sorte que je ne me souciai pas d'appeler mes tantes auprès d'elle ; j'étais jaloux de rester seul à la veiller. Marie ("notre vieille bonne") et moi l'assistâmes dans ses derniers instants, et lorsque enfin son cœur cessa de battre, je sentis s'abîmer tout mon être dans un gouffre d'amour, de détresse et de liberté.»
Malgré ces lignes célèbres de Si le grain ne meurt, la mère d'André Gide reste un personnage méconnu, si ce n'est inconnu. Cette correspondance inédite nous la fait découvrir. On ne peut parler d'un couple entre la mère veuve et son fils unique, il s'agit plutôt d'un seul être, indéfinissable, contradictoire, prisonnier, vivant par les conflits informulés, les interrogations réciproques renaissantes comme des soupçons, une sorte d'amour inapaisé. Au moment où, dans l'humble plainte de sa mère, André Gide découvre l'un des secrets de la vie, il n'a pas encore pris pleinement conscience de ce qui cependant est déjà son propre secret, et qui prendra tant d'importance.
Un ouvrage capital pour la connaissance des années essentielles de «la jeunesse d'André Gide».
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