Contes extraordinaires du Pavillon du Loisir
Première parution en 1970
Trad. du chinois par Jacques et Patricia Guillermaz, Yves Hervouet, Max et Odile Kaltenmark, Li Tche-houa, Robert Ruhlmann et Tchang Fou-jouei. Édition publiée sous la direction d'Yves Hervouet
Parution
Les Chinois, qu'on a souvent tenus pour positivistes, terre à terre, n'étaient pas moins férus que les autres peuples d'histoires de fantômes, de démons; de nouvelles policières : bref, de contes populaires (qu'ils traitent de l'amour profane, ou que, sous l'influence du bouddhisme, ils mêlent ingénieusement l'édifiant au réalisme). Écoutés avec passion, ces contes populaires sont à l'origine des grands romans chinois, égaux aux plus grands de ceux qu'a produits l'Europe. Voici un des plus fameux recueils de «contes extraordinaires» : celui que P'ou Song-ling composa à la fin du XVIIᵉ siècle.
Bachelier à dix-huit ans mais indéfiniment refusé à la licence, qu'il n'obtint qu'au «bénéfice de l'âge», il eut à cœur de démontrer à ses juges leur sottise en composant ses Contes extraordinaires du Pavillon du Loisir, qui sont en effet un des chefs-d'œuvre de la prose chinoise. Parce qu'il connut la misère de 1672 à 1680, il connut bien des hommes. De plus, il avait une recette d'écrivain : «Chaque matin il allait s'installer sur une natte au bord du chemin avec une jarre de thé et un paquet de tabac. Un passant survenait-il, P'ou Song-ling l'invitait à se reposer, entrait en conversation avec lui, offrant son thé et son tabac, et finalement lui demandait de lui raconter les histoires extraordinaires qu'il connaissait. Si elles étaient intéressantes, P'ou Song-ling, rentré chez lui, les arrangeait pour en faire des contes.» Des contes extraordinaires, dans la grande tradition chinoise du fantastique.
Bachelier à dix-huit ans mais indéfiniment refusé à la licence, qu'il n'obtint qu'au «bénéfice de l'âge», il eut à cœur de démontrer à ses juges leur sottise en composant ses Contes extraordinaires du Pavillon du Loisir, qui sont en effet un des chefs-d'œuvre de la prose chinoise. Parce qu'il connut la misère de 1672 à 1680, il connut bien des hommes. De plus, il avait une recette d'écrivain : «Chaque matin il allait s'installer sur une natte au bord du chemin avec une jarre de thé et un paquet de tabac. Un passant survenait-il, P'ou Song-ling l'invitait à se reposer, entrait en conversation avec lui, offrant son thé et son tabac, et finalement lui demandait de lui raconter les histoires extraordinaires qu'il connaissait. Si elles étaient intéressantes, P'ou Song-ling, rentré chez lui, les arrangeait pour en faire des contes.» Des contes extraordinaires, dans la grande tradition chinoise du fantastique.