Contes du vampire
Première parution en 1963
Trad. du sanskrit par Louis Renou
Annoté par le traducteur
Série indienne
Gallimard
Parution
Les Contes du Vampire, après avoir couru l’Inde de bouche à oreille, se divulguèrent, à partir d’une version sanskrite, sous forme de traductions et d’adaptations, dans la plupart des vernaculaires. L’illustre indianiste Louis Renou, qui traduisit déjà les Hymnes spéculatifs du Véda, a choisi la version de Somadeva, brâhmane cachemirien qui vivait au XIᵉ siècle.
Nous sommes dans l’Inde des six ou sept premiers siècles de notre ère, période qui eut son apogée avec la dynastie des Guptas ; la religion est constamment à l’arrière-plan : il s’agit d’une forme de tantrisme qui repose sur un yoga réduit à des formes magiques élémentaires. L’histoire est celle d’un roi qui accroîtra sa dignité quand il aura surmonté les épreuves que lui impose le vampire, et qu’il aura enfin mis à mort l’ennemi qui se jouait de lui, en l’espèce un moine mendiant. Mais qu’on ne s’attende pas à des récits trop édifiants : l’Inde n’est pas toujours conforme à l’image erronée que nous en voulons prendre.
Imprégnée de la «spiritualité» indienne, cette prose narrative est pourtant réaliste, voire cynique, et nous propose de vifs tableaux de mœurs. Chacune des situations invite le vampire à poser au roi une sorte d’énigme, et ce n’est pas l’un des moindres charmes de ces récits que d’inviter le lecteur français à y répondre pour soi-même, avant de savoir quelle sera la solution proposée par le roi indien.