Baudelaire
suivi de Résumés de cours au Collège de France (1965-1977)
Gallimard
Parution
«Le lecteur ne s’étonnera point que nous donnions à notre étude une démarche et parfois un vocabulaire philosophiques. Le sujet le voulait, l’auteur aussi. Baudelaire se prenait à bon droit pour un penseur.
Il nous a paru que chez Baudelaire vie et théorie de la vie demeuraient décidément commandées par le «goût de l’infini», c’est-à-dire par l’impossibilité pour la créature de supporter ces limites qui la font être personnellement. Nous avons distingué trois parties : la négation, où seule importe au poète la barrière immédiate qu’il fuit ; la définition du bien positif auquel il aspire et ses tentatives pour le conquérir sans compromis ; la participation enfin, le dernier recours, mais qui ne réussit qu’à demi. Comme notre propos était de donner une interprétation authentique mais cohérente d’un mouvement mystique, nous n’avions pas à rester les esclaves du chronologique pour la composition d’ensemble ou pour l’ordonnance des textes cités. Nous avons cherché la possibilité, l’enchaînement nécessaire, ou pour tout dire : la finalité d’un drame qui ne pouvait évidemment se vivre suivant le progrès unilinéaire que requiert l’exposition. À pareil essai d’explication un seul ordre pouvait convenir : celui même de l’explication.»
Georges Blin.