Bataille pour la faiblesse
Gallimard
Parution
Devant l'alternative de Rousseau : «Forcé de combattre la nature ou les institutions sociales, il faut opter entre faire un homme ou un citoyen», Jacques Nantet est du parti de l'homme. S'il met en garde contre la pesante histoire nationale qui détourne l'homme de la recherche de son bonheur en lui proposant la grandeur, il incrimine aussi les fallacieuses conceptions de la représentation nationale qui confondent pouvoir du peuple avec liberté du peuple. Il redoute la propriété collective du citoyen par l'État, laquelle impose un intérêt général où le souverain propriétaire des nations peut abuser d'elles. Il critique la production qui est l'esclavage, car le travail n'est pas la liberté : c'est l'argent qui l'est. Il repousse la justice elle-même, dont la trompeuse notion ne peut de l'un à l'autre qu'aller à tous dans l'oppression de l'Ordre. Jacques Nantet, somme toute, nous entraîne dans un plaidoyer contre toutes les forces, toutes les idéologies et tous les mythes qui nous menacent. Il nous montre la révolte grandissante de l'homme et préconise la faiblesse de l'État en face des individus, et sa conséquence qui serait la faiblesse des nations les unes à l'égard des autres.