Babel
. Orgueil, confusion et ruine de la littérature
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Après avoir analysé et sévèrement critiqué les attitudes, les méthodes, les jeux et les prétentions de la littérature contemporaine, en particulier dans le roman et la poésie («car on ne produit plus d'œuvres, mais un pathétique et présomptueux tumulte qui ne découvre de valeur qu'à soi»), après avoir montré à quelles contradictions conduit la volonté de divorce entre la littérature et la société, à quelle entreprise d'avilissement aboutit la liberté d'observation que revendiquent nombre de romanciers (notamment par le recours à la pornographie), Roger Caillois examine la nature des rapports de la littérature avec la société, la morale et le langage, et conclut par une manière de traité des fins dernières de la littérature : «II s'agit de décider si ces contraintes contre lesquelles on s'insurge avec tant de vantarde insolence : l'ordre, la beauté, la justice, la raison, sont ou non des créations de l'homme ; si la liberté consiste véritablement à libérer l'homme de leur joug ; enfin, si au moment où l'on s'efforce de l'en délivrer, c'est l'homme en lui qu'on travaille à débarrasser d'une vieille et prétentieuse servitude, ou la bête qu'on s'efforce d'affranchir d'un esclavage immémorial, presque insupportable et plus ambitieux encore, celui que l'homme s'impose pour devenir l'homme.»