Arc-en-enfer

Gallimard
Parution
Dans un asile d'aliénés où les pensionnaires se sont révoltés, trois gendarmes, profitant du désordre, commettent un forfait sur la personne d'une jeune folle. Le directeur de l'asile, l'abbé Dumon, arrivant sur les lieux s'efforce de savoir la vérité. Dès les premières paroles de l'interrogatoire on a l'impression qu'il n'échappera pas à la malédiction comme si le crime avait le pouvoir atroce d'en susciter un autre plus secret, plus grave. Les fous, témoins à charge et suppliants, participent à cet étrange procès dans un grenier où l'on éprouve qu'une course sainte – celle de la vérité – est destinée non seulement à être menacée mais bafouée.
La bouffonnerie lyrique des déments, l'atroce lucidité des gendarmes hypocrites tournent sans cesse autour de l'abbé hanté et fasciné par le mal qu'il voit, mais aussi par celui qui est en lui tandis que la jeune folle, inlassablement, va d'un groupe à l'autre quêter sourires et caresses.
Arc-en-enfer est une pièce où le thème du bien et du mal met en rupture constante l'idée du salut. Car le salut est impossible. Mais c'est à partir de là sans doute que le salut commence.