À la recherche du temps perdu
, tome IV
Édition publiée sous la direction de Jean-Yves Tadié avec la collaboration d'Yves Baudelle, Anne Chevalier, Eugène Nicole, Pierre-Louis Rey, Pierre-Edmond Robert, Jacques Robichez et Brian Rogers
Nouvelle édition
. Avec des index des noms de personnes, des noms de lieux et des œuvres littéraires et artistiques
Collection Bibliothèque de la Pléiade (no356)
Gallimard
Parution
Un homme expulsé de lui-même, réfugié dans son œuvre, métamorphosé en roman ; un roman en perpétuelle mutation, en vie, toujours plus autre et toujours plus lui-même ; un extraordinaire travail de la mémoire – et de l’imaginaire – à la recherche des paradis perdus, qui sont les seuls vrais paradis ; un art qui fait oublier l’art ; une œuvre d’art et une théorie de l’art ; et finalement le rêve d’une synthèse de tous les arts : À la recherche du temps perdu est tout cela, et encore ceci : la recréation d’un univers, distinct du monde réel, non littéraire, qui lui a donné naissance, mais vivant en nous et survivant, une fois refermé le livre, en d’infinis échos.
Jacques Copeau, devant des épreuves corrigées par Proust, s’écriait : «Mais c’est un nouveau livre!» C’est que, en vivant, en transformant en aventures la découverte du sens, de l’art et du passé, Proust réinfusait à son texte cette «surnourriture» qui lui donne son incomparable richesse et fait que la Recherche s’égale, selon l’expression de Jean-Yves Tadié, à «la somme de ses états successifs». D’où la formule de cette édition, aujourd’hui complète puisque vient de paraître le tome IV : elle offre à la fois l’œuvre et la biographie de l’œuvre. Le texte définitif du roman est paré de «ce merveilleux vernis qui brille du sacrifice de tout ce qu’on n’a pas dit» (Sésame et les Lys) ; mais les brouillons de Proust sont également là, nous donnant ce privilège, nouveau, d’accompagner l’auteur dans sa descente vers toujours plus de profondeur. La présente édition, qui se veut la meilleure exposition possible des textes de Proust, ouvre aussi toutes grandes les portes de l’atelier de l’artiste, un atelier semblable à celui d’Elstir, tapissé d’esquisses.
Comme le romancier en jetant sur son ouvrage un regard rétrospectif lui confère son unité, le lecteur, qui peut envisager l’œuvre dans tout son relief, dispose désormais des éléments nécessaires, depuis les cryptes jusqu’à la flèche, pour reconstruire la cathédrale.