7000 jours en Sibérie
Adapt. de l'allemand (Autriche) par Michel Panchaud et Barbara Panchaud-Mantey. Préface de Danilo Kiš
Collection Témoins
Gallimard
Parution
L’aventure de Karlo Štajner n’a rien d’exceptionnel.
Communiste autrichien combattant dans la clandestinité yougoslave, il arrive en 1932 en U.R.S.S., «le pays de ses rêves». Accusé, quatre ans plus tard, de servir la Gestapo et d’avoir trempé dans l’assassinat de Kirov, il est condamné à dix ans de travaux forcés et séjourne dans plusieurs camps.
Il sera de nouveau condamné, dix ans plus tard, et ne sera libéré qu’en 1956 : au total, sept mille jours en Sibérie, un calvaire dont le lecteur occidental connaît maintenant les étapes, mais qui n’avait peut-être jamais été raconté avec autant de force et de netteté. Ce témoignage, venu après tant d’autres, nous vaut un livre différent et peut-être supérieur à tout ce qui a été écrit sur le sujet depuis Soljenitsyne.
Mais ici, ni analyse, ni réquisitoire. Štajner ne «théorise» pas. Il ne recueille pas systématiquement les témoignages d’autres internés. Il raconte simplement ce qu’il a vu et vécu, des procès de Moscou à la fin du règne de Staline. Et c’est terrible.
Écrit la même année que L’archipel du Goulag, en 1958, 7 000 jours en Sibérie a connu presque autant de tribulations que son auteur. Refusé, perdu, reconstitué, l’ouvrage a finalement vu le jour en 1971, grâce à l’appui personnel de Tito. Un triomphe.