Jean de
La Fontaine

Né en 1621 à Château-Thierry, Jean de La Fontaine étudie le droit à Paris et fréquente le groupe de la «Table Ronde». Il est reçu en qualité de maître particulier triennal des eaux et forêts, puis «attaché» à la duchesse douairière d'Orléans ce qui lui permet de fréquenter les salons. Il entre à l'Académie française en 1684. Hébergé pendant près de vingt ans par Mme de La Sablière, puis par M. et Mme d'Hervart, il est mort à Paris en 1695.


Jean de La Fontaine Jean de La Fontaine naît à Château-Thierry en 1621 dans une famille bourgeoise et provinciale. Dès le collège, il se passionne pour les grands auteurs de l'Antiquité gréco-latine, mais aussi pour ceux du XVIe siècle comme Rabelais, Marot et ses contemporains. Après avoir mené une vie de bohème avec ses amis parisiens, il se marie à vingt-six ans avec une jeune fille de quatorze, Marie Héricart, avec laquelle il ne sera pas très heureux, et devient maître des Eaux et Forêts, comme son père et son grand-père avant lui. Il commence aussi à écrire des vers. Une rencontre décisive Vers 1657, La Fontaine est présenté au surintendant des Finances Nicolas Fouquet. C'est, après le roi Louis XIV, l'un des hommes les plus importants de France et, sur tout, le protecteur des artistes. À cette époque, ceux-ci ne vivent jamais de leurs œuvres mais reçoivent une pension d'un mécène. Pour Fouquet, La Fontaine écrit, entre autres poèmes, le Songe de Vaux, où il célèbre la magnificence du château de Vaux-le-Vicomte (près de Melun) conçu par le surintendant. Au cours de cette période, il rencontre des personnages comme Molière, Perrault, Corneille et Racine – tous les grands auteurs du XVIIe siècle. Mais Nicolas Fouquet, trop ambitieux aux yeux du roi, est arrêté et emprisonné. La Fontaine perd son protecteur. Gloire et fortune littéraires La Fontaine trouve rapidement un autre mécène en la personne de Madame, duchesse douairière d'Orléans, et vit au palais du Luxembourg. Cette sécurité lui permet de se consacrer pleinement à l'écriture. Les Contes et Nouvelles en vers (1665) le rendent célèbre. Mais ce sont les premières Fables, publiées en 1668 qui lui vaudront la gloire et le triomphe. Désormais, il mène une vie de plaisirs et d'insouciance que même la mort ne viendra pas troubler. Le « papillon du Parnasse » (c'est ainsi que se surnomme le poète) va s'essayer à tous les genres littéraires. Il écrit un livret d'opéra, des pièces de théâtre, des discours, des lettres... Mais ce qui lui vaut son plus grand succès, c'est le second recueil des Fables (1678-1679). En tout, entre 1668 et 1693, La Fontaine aura publié trois recueils de Fables. La Fontaine immortel Comment survivre à la mort ? En entrant à l'Académie française, dont les membres sont appelés « immortels », La Fontaine va tout mettre en œuvre pour s'y faire élire. Il multiplie les éloges au roi promet même de ne plus écrire de contes (que l'on jugeait un peu trop osés)... Après moult péripéties, il devient enfin académicien en 1684. Il meurt en 1695, chez un riche financier qui lui a offert l'hospitalité et qui lui rend ainsi hommage : « Le 13 avril 1695 mourut à Paris mon très cher et très fidèle ami M. Jean de La Fontaine [...]. C'était l'âme la plus sincère et la plus candide que j'aie jamais connu : jamais de déguisement : je ne sais s'il a menti en sa vie. [...] Ses fables, au sentiment des plus habiles, ne mourront jamais et lui feront honneur sans doute à la postérité. »