Aragon (1897-1982)

Poète, romancier, journaliste, communiste et dandy, Aragon (1897-1982) fut de toutes les aventures littéraires et politiques du siècle. Son œuvre, comme lui-même, est hantée par toutes les questions qui survivent à leurs réponses. Où est le véritable amour, et comment faire jamais face à l’infini du désir ? À quelles fins l’art peut-il servir ? Les histoires ou l’Histoire ne sont-elles que bruit et fureur ? Quelle est cette chose insaisissable qu’on appelle « monde réel » ? Et, surtout, tant le risque de trahison est intime, « Quel est celui qu’on prend pour moi » ?

1897. Naissance d'Aragon. Il est le fruit d'une union illégitime. Son père, Louis Andrieux, marié, ancien préfet de police et homme politique célèbre, ne le reconnaîtra pas. Sa mère, Marguerite Toucas, cachera d'abord cette naissance. Puis la famille vivra chez la grand-mère d'Aragon. On dira à l'enfant qu'il est le fils d'amis défunts, recueilli après leur mort dans la famille. 1914. Il entame des études de médecine. 20 juin 1917. Aragon est incorporé, puis affecté à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce. C'est là qu'il rencontre André Breton. Ils se découvrent des goûts communs, notamment Lautréamont. 1918. Premier poème publié dans la revue Nord-Sud. 1919. Aragon découvre le manifeste Dada de Tristan Tzara. Fondation de la revue Littérature par Breton et Soupault à laquelle Aragon s'associe. Début de l'aventure surréaliste. 1920. Publication du premier recueil de poèmes d'Aragon au Sans Pareil, Feu de joie. 1921. Parution à la NRF du premier texte en prose d'Aragon, Anicet ou Le panorama. 1922. Parution des Aventures de Télémaque dans la collection « Une œuvre un portrait ». Le mécène et collectionneur Jacques Doucet engage Aragon en tant que « conseiller personnel ». 1923. Aragon séjourne à Giverny, en compagnie entre autres du poète E. E. Cummings. Il y rédige pour Doucet un Projet d'histoire littéraire contemporaine. 1924. Publication du premier Manifeste du surréalisme d'André Breton. 1925. Rupture avec Drieu la Rochelle, modèle avoué d'Aurélien. 1927. Adhésion au parti communiste. 1928. Rencontre avec Elsa Triolet, à la Coupole, boulevard du Montparnasse. Publication à la NRF du Traité du style. 1931. La parution du poème « Front rouge », dans Littérature de la Révolution mondiale, déclenche l'affaire Aragon, qui conduira à la rupture avec le surréalisme et André Breton en 1932. 1933. Engagement dans le mouvement de front unique antifasciste des intellectuels lancé par le parti communiste. En juillet, il prend le poste de secrétaire de rédaction de la revue Commune, organe de l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires, qu'il occupe jusqu'en 1936. 1934. Les Cloches de Bâle entament chez Gallimard le cycle du Monde réel (selon la page de couverture du roman, « le premier exemple dans le roman français de ce réalisme socialiste que l'on a défini au premier congrès des écrivains soviétiques »). 1936. Prix Renaudot pour Les Beaux Quartiers. 1937. Direction du quotidien Ce soir jusqu'en 1939 puis de 1947 à 1953. 1940. Début de la parution en feuilleton des Voyageurs de l'impériale dans La NRF. 1941. Création dans la clandestinité du Comité national des écrivains avec Elsa Triolet et Jean Paulhan. 1942. Fondation des Lettres françaises avec Jacques Decour et Jean Paulhan, qu'il dirige jusqu'en 1972. Aragon écrit Aurélien pendant qu'Elsa Triolet travaille au Cheval blanc. 1945. Publication sans grand succès d'Aurélien chez Gallimard malgré un article élogieux de Paul Claudel. 1949-1952. Publication des Communistes en six volumes (La Bibliothèque française). 1956-1980. Aragon dirige chez Gallimard la collection « Littératures soviétiques », prolongement de son activité éditoriale de l’après-guerre. 1957. Prix Lénine de littérature. 1965. Publication de La Mise à mort (Gallimard), roman autobiographique. 1969. Publication de Je n'ai jamais appris à écrire, ou les Incipit (A. Skira). 1970. Mort d'Elsa Triolet. 1974.  Publication de Théâtre/Roman (Gallimard). 1981. Chevalier de la Légion d’honneur. 1982. Mort d'Aragon le 24 décembre. 1997. Entrée d'Aragon dans la « Bibliothèque de la Pléiade » avec les Œuvres romanesques complètes (1997-2012) et Œuvres poétiques complètes (2007).
 

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