Disparition

Jacques Réda (1929-2024)

Jacques Réda. Photo Éditions Gallimard

« Peut-être doit-on écrire à la fois comme tout le monde et comme personne, si l’on en croit beaucoup d’exemples fameux. »
Jacques Réda

Antoine Gallimard et les Éditions Gallimard ont la très grande peine d’annoncer le décès de Jacques Réda, survenu ce 30 septembre 2024, et présentent leurs plus vives condoléances à son épouse Nicole et à toute sa famille. 
Né en 1929, poète et critique à l’œuvre abondante et variée, nourrie de son amour pour la science, le jazz et la toponymie urbaine (et pour mille autres choses encore), il fut lecteur puis éditeur chez Gallimard à partir de 1975 et membre du comité de lecture à partir de 1983, ainsi que rédacteur en chef de La Nouvelle Revue française de septembre 1987 à décembre 1995. 
Par ses œuvres comme par l’attention qu’il ne cessa de porter aux autres écrivains de son temps, cet homme de revues, grand admirateur de Charles-Albert Cingria, témoigna de son attachement à une littérature de création qui sache tenir toutes ses promesses d’expression et de vérité humaine, sans jamais se défaire du lien avec le lecteur, la nature et le monde comme il va. 
Salué par le Grand Prix de poésie de l’Académie française en 1997, il a publié la plus grande part de son œuvre aux Éditions Gallimard après qu’il y a été accueilli dans la collection « Le Chemin » de Georges Lambrichs en 1968 (Amen). 
Cette œuvre s’est poursuivie jusqu’à la publication récente du cinquième tome de sa Physique amusante et des Leçons de l’arbre et du vent, où il écrivait : 

« Il est une forêt sans borne où je voudrais / M’enfoncer, en mourant, loin de la médecine // […] J’y prendrai tout doucement racine / Quitte de mes devoirs et de mes intérêts / Dans l’absence de temps où l’Arbre se dessine. »    

Le départ de Jacques Réda laisse un grand vide pour tous ses amis qui aimaient tant sa compagnie, la finesse de son esprit, son humour et les attentions touchantes de sa très belle personnalité.

 

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« En référence à Rimbaud, [Jacques Réda] avance l’idée que [le] “chaos est “peut-être la situation naturelle des poètes”. De la conscience aiguë de ce désordre, en même temps que de cette lutte pour pallier le chaos, Jacques Réda fera, dans une œuvre diverse et abondante – plus de cent titres –, son bien. Et celui de ses lecteurs. »
Patrick Kéchichian, lemonde.fr

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