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Jack London (1876-1916)

Jack London eut une vie mouvementée, hors du commun, digne de ses plus grands romans d’aventures. Autodidacte, il devint, par un travail forcené, l’écrivain le plus illustre des États-Unis, publiant de son vivant une quarantaine d’ouvrages, traduits dans le monde entier, parmi lesquels L’Appel du monde sauvage, Croc-Blanc et Martin Eden.

Œuvres de Jack London aux Éditions Gallimard

« C’est une figure assez curieuse que celle de Jack London qui fut dans le sens le moins populaire du mot un aventurier possédant tous les goûts de ceux qui firent les délices des romantiques, la sensibilité toutefois l’emportant sur la passion. » Pierrer Mac Orlan, La NRF, mars 1921.

Jack London, L'Amour de la vie, Gallimard, 1914. Édition originale cartonnée. Archives Éditions Gallimard

L'Amour de la vie de Jack London,
premier auteur américain à entrer
au catalogue de la NRF en 1914.

Tout commence en janvier 1876 à San Francisco, ville natale de Jack London, de son vrai nom John Griffith Chaney. Sa mère, Flora Wellman, abandonnée par son amant qui ne souhaite pas reconnaître le nouveau-né, se retrouve seule sans un sou. Quelques mois plus tard, elle épouse John London, qui décide d’endosser le rôle du père. Et de façon qu’il n’y ait pas de confusion, on rebaptise l’enfant John Griffith London. Son enfance se déroule dans la misère et la marginalité ; il survit grâce à mille petits boulots. Il travaille dans une usine de conserves, devient pilleur d’huîtres avant d’être recruté par une patrouille de pêche chargée d’arrêter les braconniers… Mais, surtout, il se découvre à cette période une passion pour la lecture. En 1893, il s’embarque comme matelot sur une goélette pour aller chasser le phoque dans le Pacifique Nord. Ce voyage lui inspirera son premier récit, « Histoire d’un typhon au large des côtes du Japon », couronné par le prix de la rédaction du San Francisco Morning Call. Ensuite, il « trimarde » sur les routes et les rails de l’Amérique du Nord, et sera incarcéré pour vagabondage. C’est à cette période qu’il adhère au parti socialiste. Quelques mois après son admission à l’université de Berkeley, il abandonne ses études afin de participer à une nouvelle grande aventure : la ruée vers l’or du Klondike. Cette expérience riche et unique est une source d’inspiration privilégiée qui l’amène à écrire son premier recueil de nouvelles, Le Fils du loup, publié en 1900.

De retour aux États-Unis, il se marie avec Elizabeth Maddern, avec qui il aura deux filles, et décide de vivre de sa plume. Reste que l’appel du large est plus fort que tout, et, en 1902, il part pour Londres. Terrassé par la vision de la misère sociale qui y règne, il décide de partager durant six semaines le quotidien de travailleurs pauvres et de chômeurs sans logis. Cette enquête sociologique des taudis de l’East End, intitulée Le Peuple de l’Abîme, exprime l’extrême révolte de Jack London. L’année suivante, il publie son célèbre Appel du monde sauvage, qui connaît un succès foudroyant. Une fois son divorce prononcé, il se remarie avec Charmian Kittredge. En 1904, il est correspondant de guerre en Corée, mais se fait très rapidement expulser par les Japonais. Il publie Guerre des classes, témoignage de son fervent engagement en faveur des idées socialistes ; et, dans un tout autre genre, Croc-Blanc, où le monde animal et la violence de la nature sont une fois encore au cœur de sa réflexion littéraire.

Jack London en Pléiade,
affiche de librairie, 2016.

En 1907, il se fait construire un bateau, le Snark, et entreprend de faire le tour du monde. La croisière est interrompue lorsqu’il contracte une maladie tropicale et rentre aux États-Unis après avoir été hospitalisé en Australie. Tout n’est pas perdu pour autant, puisqu’il rapporte de ce fabuleux voyage de nouveaux récits saisissants. Jack London a publié de son vivant quarante-trois ouvrages (romans, récits, reportages, recueils de nouvelles, etc.), traduits dans le monde entier. Devenu riche et célèbre, il meurt en 1916 à l’âge de quarante ans, dans des conditions mystérieuses, peut-être d’une overdose de somnifère à base de morphine, et laisse derrière lui une œuvre d’une grande humanité.

Indications bibliographiques

 
Œuvres de Jack London aux Éditions Gallimard

© Éditions Gallimard