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Guillaume Apollinaire (1880-1918)

Guillaume Apollinaire a parcouru en vingt ans tout le champ de la sensibilité et de l’expression poétiques, de la fin du symbolisme à la veille du surréalisme. Critique d’art, il fut non seulement le défenseur du cubisme et de la peinture nouvelle, mais le témoin éclairé de toute la production de son temps. Et son œuvre de conteur, de dramaturge, de journaliste aussi, n’a pas fini de surprendre.

Guillaume Apollinaire, « Mon cher petit Lou », Gallimard, 2014 (« Folio 2 € »)

« Mon cher petit Lou », dans
la collection « Folio 2 € ».

Fils naturel d'une Polonaise émigrée et d'un officier italien qui ne se préoccupera jamais de lui, Apollinaire (de son vrai nom Wilhelm Apollinaris de Kostrowitzky) fait en 1899 l'expérience, décisive pour son œuvre, de l'amour et de la déception, et commence à écrire. Il mène une vie de bohème qu'interrompt, deux ans plus tard, un séjour en Allemagne : précepteur, il voyage en Bohême et en Autriche, et passe quelques mois en Rhénanie. La beauté et les légendes de cette région imprègnent sa poésie, tandis que son amour malheureux pour Annie Playden, la jeune gouvernante anglaise de son élève, lui inspirera la belle Chanson du mal-aimé (1903).
De retour à Paris, Apollinaire se fait le porte-parole de tous les mouvements artistiques d'avant-garde de son époque. Il vit avec Marie Laurencin à qui il consacre de nombreux poèmes. Il participe activement à la réflexion esthétique et sera l'un des théoriciens du cubisme.
Il se lie avec Léon-Paul Fargue, André Salmon et Max Jacob, et il fonde plusieurs revues littéraires. Il publie en 1909 son premier ouvrage, L'Enchanteur pourrissant, illustré par Derain, dans lequel le magicien Merlin et la fée Viviane dialoguent dans une atmosphère étrange. L'Hérésiarque et Cie (1910), recueil de contes fantastiques et baroques pleins de verve, précède un premier volume de poèmes, Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée (1911), illustré par Raoul Dufy et composé de quatrains délicats.

Guillaume Apollinaire, Alcools, Mercure de France, 1913

Première édition
d'Alcools, 1913.

Mais le chef-d'œuvre d'Apollinaire reste Alcools, publié au Mercure de France en 1913. En alexandrins, en vers libres rimés ou seulement assonants, le poète évoque ses expériences et manifeste sa volonté d'être nouveau.
En 1914, Apollinaire s'engage et rencontre une jeune femme, Lou, à laquelle il adressera une longue correspondance en vers et de nombreux poèmes. Ayant demandé à combattre, il est grièvement blessé à la tête en 1916 et, trépané, rejoint Paris où, la même année, ses amis publient son recueil Le Poète assassiné, un récit émouvant à l'humour douloureux et au lyrisme baroque.

En 1917 est représenté Les Mamelles de Tirésias, « drame surréaliste » d'une bouffonnerie provocante en ces temps tragiques. Calligrammes, publié en 1918, est un nouveau recueil de poèmes, dont beaucoup ont été inspirés par son expérience de la guerre et son amour pour Lou. Cependant, atteint par la grippe espagnole, Apollinaire meurt le 9 novembre 1918, et certains de ses écrits, posthumes, ont été rassemblés dans divers recueils.

Laurence Campa, Guillaume Apollinaire , Gallimard, 2013 (« NRF Biographies »)

Indications bibliographiques

Œuvres de Guillaume Apollinaire aux Éditions Gallimard

Livres d'art

Correspondances

© Éditions Gallimard