Malgré le nombre restreint de ses oeuvres, Masaccio, mort à l'âge de vingt-sept ou vingt-huit ans, incarne une étape capitale dans l'aventure de la peinture toscane, et particulièrement de celle qui eut Florence pour scène, relayant ainsi l'héritage de Giotto et répondant en écho à la démarche de Donatello, son ami et protecteur, comme à celle de Brunelleschi.
Connu avant tout comme le peintre de la chapelle Brancacci, en l'église Santa Maria del Carmine, où il travailla en compagnie de Masolino, Masaccio se manifesta comme un novateur et l'introducteur du naturalisme en peinture - rompant ainsi avec les séductions du gothique tardif -, autant que comme le codificateur d'une nouvelle esthétique de la perspective et du refus de l'ornement anecdotique, c'est-à-dire comme le promoteur d'une organisation spatiale et plastique radicalement rationnelle et moderne.
C'est cette quête autant artistique qu'intellectuelle que relate Umberto Baldini, qui fut associé à la restauration de la chapelle Brancacci, dans le cadre d'un essai liminaire puisant dans ses écrits antérieurs et faisant appel aux analyses d'un grand nombre d'historiens de l'art, dont ce volume forme une sorte d'anthologie critique.