Séraphine Louis gagnait sa vie en faisant des ménages, mais elle était habitée par d’étranges visions. Wilhelm Uhde, grand découvreur de talents du début du XX^e siècle, s’aperçoit que cette femme qu’il emploie depuis 1912 à Senlis est l’auteur d'œuvres énigmatiques. Il voit en elle l’un des plus grands peintres du courant primitiviste, qu’il a défini autour de la personnalité et de l’œuvre du Douanier Rousseau.
Autodidacte de génie, Séraphine s’est lancée à corps perdu dans la peinture. Elle projette dans chacune de ses compositions représentant d’extraordinaires bouquets de fleurs imaginaires les forces psychiques qui embrasent son inconscient. Certains de ses grands bouquets laissent perler des larmes, d’autres évoquent les formes sublimées de la libido. Sa passion de l’art associée à la fragilité de son psychisme l’entraîne à la lisière de la pathologie.
Toujours aussi méconnue, l’œuvre magistrale de Séraphine Louis demeure l’une des expressions parmi les plus importantes à découvrir au même titre que celles de Camille Bombois, René Rimbert, André Bauchant, Louis Vivin et Gabriel Peyronnet.