Résultat d'une complète refonte de La Bible, document chiffré, essai de Raymond Abellio paru en 1950, le présent ouvrage en constitue aussi un important approfondissement, tant du point de vue de la méthode que de l'approche de son thème.
La masse considérable à la fois proliférante et cohérente des relations numériques fournies par le «traitement» des textes hébreux traditionnels,
et tout particulièrement de la Bible, au moyen d'un code et de modes opératoires où les auteurs voient une généralisation de l'antique
guématrie, fait en effet ici l'objet d'une tentative de mise en ordre, de réduction aussi rigoureuse que possible. À cette fin, au plan surtout numérologique auquel, dans son effort de recensement, s'était borné le précédent ouvrage, celui-ci adjoint les plans sémantique et phénoménologique sans lesquels tout essai d'interprétation se verrait d'avance dépourvu de son sens authentiquement créateur. Notamment, le retour aux significations archaïques des racines hébraïques permet un changement
complet de ton par rapport aux allégories ordinairement utilisées. Le noyau, en quelque sorte, de cette réduction simultanée au Nombre, à la Signification et au Sens proprement dit est alors constitué par la Structure absolue, l'invariant universel défini par Raymond Abellio dans son ouvrage fondamental publié en 1965.
Le plan ici adopté est dès lors naturellement dicté par ces exigences mêmes : après avoir exposé les principes fondamentaux et les modes opératoires généraux qui y sont appliqués et mis en œuvre, l'ouvrage traite successivement des dix Séphiroth belimah, de la structure de l'alphabet hébreu, enfin de l'Arbre des Séphiroth de la Kabbale, cœur vivant de la Tradition juive.
Un champ immense s'ouvre ainsi à la recherche, où Tradition et
phénoménologie moderne viennent se conjoindre de façon proprement illuminative.