La fille d'un aubergiste berlinois, joueur de cor, a dominé le règne nonchalant de Frédéric-Guillaume Il de Prusse, neveu et successeur du grand Frédéric II. De ses bras blancs, justement célèbres, Wilhelmine a protégé toute sa vie un roi qui cherchait sa vérité dans le spiritisme et auprès des femmes.
Ernst von Salomon, quand il se fait historien, reste le fougueux auteur des Réprouvés. Les tableaux hauts en couleur ne manquent pas, ni les grands desseins, ni les chevauchées, ni la sensualité.
Wilhelmine est une enfant lorsque le destin met sur son chemin Casanova qui la remarque et lui donne quelques conseils dont elle
fera profit. Lorsque Frédéric-Guillaume épouse la princesse Elisabeth, et qu'il est trompé le soir même de ses noces, car la princesse
aime trop les beaux officiers prussiens, il s'en va sur-le-champ enlever Wilhelmine, qui est encore presque une petite fille. Le prince et la fille de l'aubergiste signent de leur sang un pacte d'amour éternel.
La belle Prussienne saura faire en sorte que ce pacte ne soit
jamais tout à fait renié. Et pourtant Frédéric-Guillaume Il aura deux femmes légitimes, deux épouses morganatiques et de nombreuses
maîtresses. Elle élève les enfants qu'il lui donne et ceux que lui donnent d'autres femmes. Elle se fait une amie et une alliée de la reine. D'autres hommes l'aiment et la convoitent en vain, dont un riche évêque anglican qui veut à tout prix l'épouser. Toujours Wilhelmine reste fidèle à son prince. Et lui, le faible roi, le vaincu de Valmy, «aime en elle toutes les femmes et l'aime dans toutes les femmes».