Au XIII^e siècle, en Birmanie, vivait un laboureur qui avait une fille, Ma Saw. Elle devint l'épouse du roi Usana, puis, à la mort de celui-ci, épousa son fils et devint reine une seconde fois. Elle régna, appuyée sur le premier ministre. À la suite d'une invasion tartare, le roi s'enfuit ; il fut empoisonné par son propre fils sous les yeux de la reine. Ma Saw abandonna alors le pouvoir ; elle se retira dans ses terres et vécut dans la retraite en compagnie de l'homme qu'elle aimait.
Cette histoire est relatée dans une chronique birmane, dite du Palais de verre, datant de 1829. Maurice Collis s'est appuyé sur elle pour raconter l'histoire de la reine Ma Saw et pour faire revivre cette civilisation à la fois cruelle et raffinée, qui enchanta Marco Polo quand il la découvrit. Les chasses à l'éléphant, les orgies et les danses, les exécutions sanglantes et les intrigues de palais forment une toile de fond d'une somptuosité barbare, sur laquelle se détache le visage fascinant de la reine.