Ni témoignage, ni œuvre à thèse, ce roman, tout baigné d'une poésie qui transfigure les faits, est plein d'originalité et de fraîcheur.
Dans une ville du Mexique, vit une famille de propriétaires terriens, les Arguello. Le père, César, très attaché à sa terre, est plutôt bienveillant envers ses indiens, mais décidé à défendre ce qu'il considère comme ses droits. La mère, Zoraïda, d'humble origine, est plus exigeante que son mari. Une petite-fille, innocente, inquiète, observatrice, à travers les yeux de qui sont vus les événements, et un petit garçon Mario complètent la famille.
Le drame éclate avec la promulgation de la nouvelle loi agraire qui libère les indiens de leur semi-esclavage. César se voit dans l'obligation de trouver un maître d'école pour les indiens. Il choisit Ernesto, fils bâtard de son frère, incapable, à vrai dire, de faire la classe. Les indiens s'en aperçoivent et se mettent en grève. Défié, César menace les indiens avec son révolver ; un incendie dévore les trois-quarts du domaine; en vain les Arguello tentent-ils de résister aux malheurs qui fondent sur eux ; ils devront quitter le rancho. Tandis que César essaie en vain d'obtenir une entrevue avec les autorités, la maladie annoncée par les indiens
emporte le petit Mario.
La superstition, la magie, la colère qui éclatent dans certaines scènes dramatiques donnent à ce roman sa résonnance humaine, au-delà des particularités locales de ce drame rural qui oppose les indiens et les blancs à un moment particulièrement difficile de l'histoire contemporaine du Mexique.