Trad. de l'anglais (États-Unis) par Janine Sadoch
Lorsque Caprice Williamson arriva, au printemps 1880, à Augusta (État de Georgie), elle avait 19 ans. Elle s'était enfuie de sa Caroline natale pour ne pas épouser le vieillard que son père lui destinait afin de payer ses dettes. Caprice laissait derrière elle une vie de pauvreté et de dur labeur. Elle n'avait aucune éducation, aucune instruction. Elle n'avait non plus aucun argent. Mais elle possédait une chose qui n'a pas de prix : un magnifique courage, une vive intelligence, un sens profond et instinctif de l'honneur ; et elle pensait que la vie avait beaucoup à lui offrir.
Caprice était d'une beauté fascinante qui, jusque-Ià, ne lui avait causé que trop de soucis. Petite et mince, elle avait des cheveux bruns, des yeux très bleus, une bouche un peu trop petite pour son visage, mais du rouge sombre des cerises sauvages.
Dès son arrivée à Augusta sa vie changea, car elle rencontra Courtland Brantley. Descendant d'une famille maintenant ruinée, Court ne vivait que pour regagner la fortune, la puissance et l'influence que les Brantley avaient autrefois possédées. Mais l'union de Caprice à cet homme sensible, coléreux, charmeur et courageux, mais qui aimait secrètement la femme de son frère, ne lui apporta pas le bonheur qu'elle cherchait.
Seules les circonstances empêchèrent le bonheur de Caprice et l'amenèrent malgré elle à des liaisons
scandaleuses : Duke Ellis, qui la poursuivit sauvagement même après son mariage ; Wyche Wheaters, qui fit d'elle une danseuse ; l'impétueux Jed Hawkins. Elle fit face au destin, elle fit face aux Brantley, elle triompha de toutes les embûches. Malgré les drames qui
l'entouraient, la petite Caprice Williamson réussit à devenir une «dame».