Quatre murs étroits, de solides barreaux à une haute fenêtre, un judas ; derrière les enceintes, comme un appel, le bruit des voitures et celui des trains sur la voie ferrée... une cellule de condamné à mort.
André Devigny regarde, de l'autre côté de la prison, Robert Bresson tourner une scène de sa vie de détenu. C'est un jeune agrégé de philosophie qui revit pour l'écran – treize ans se sont écoulés –les phases de la plus extraordinaire des évasions, sur les lieux mêmes du drame.
Le metteur en scène, qui joint au talent une probité peu commune, après avoir, des mois durant, fouillé l'âme, le visage d'André Devigny, cherchant la vérité avec obstination, a distribué les rôles à des inconnus, dont la personnalité s'identifie au plus près à celle des hommes qui partagèrent la vie du condamné à mort. Il n'a rien changé au récit de l'auteur qui, homme d'action avant tout, a écrit, comme il vit, avec spontanéité et sobriété, ce livre passionnant... Tout est là : la lutte permanente et tenace contre l'isolement et le temps, les jours, les semaines, les mois et parfois les secondes, face à la mort et à la folie toujours présentes ; les terreurs, les angoisses, la lutte terrible parce que solitaire et inégale...