Dès qu'ils eurent décidé de faire le tour de la Méditerranée en vespa, Daniel Sauvage et Françoise, sa femme, refusèrent de se laisser impressionner par les difficultés de l'entreprise. La sagesse, la raison, l'expérience des aînés doivent parfois s'incliner devant la témérité de la jeunesse. Si l'enthousiasme fait parfois commettre des folies, il arrive aussi qu'il permette d'accomplir certaines prouesses, et ce récit d'un exploit sportif assez exceptionnel en donne une démonstration attachante.
C'est allègrement que Françoise et Daniel choisirent
d'ignorer les innombrables frontières qu'ils auraient à traverser. L'idée d'une panne dans le désert ne les inquiétait pas davantage, non plus que la modicité de leurs ressources pécuniaires. On imagine cependant qu'entreprendre un voyage de 25.000 kms à bord d'une vespa, en emportant, par force, un minimum de bagages et de ravitaillement, n'était pas sans risques, et plus d'une fois Daniel et sa femme se trouvèrent aux prises avec des situations qui auraient paru sérieuses à de moins optimistes que nos deux auteurs.
Ils relatent ici leurs aventures avec simplicité, gentillesse et insouciance. Curieux de toutes choses, ils savent nous associer à leurs découvertes et nous intéresser aux pays qu'ils traversent, dont ils dépeignent avec bonheur l'atmosphère et les coutumes. Ce récit sans prétention est émaillé de boutades malicieuses qui nous font entrer dans l'intimité de ce jeune couple très 1956 et la vespa elle-même devient un personnage. Le langage est familier et, sans être à proprement parler un livre de bord, Ma Vespa, ma femme et moi donne cependant l'impression agréable d'être écrit au fil de la plume.