Pendant cinquante ans, Juliette Drouet a écrit à Victor Hugo deux fois par jour. Le total de ses lettres retrouvées s'élève à dix-huit mille. «Ces lettres, a écrit Henry Clouard, figureront parmi les plus belles lettres d'amour, outre qu'elles tracent par reflet un portrait nouveau du poète, presque un Hugo secret.»
C'est toute l'histoire d'un amour exceptionnel qu'elles racontent, amour multiforme et partagé ; qui
va de la jalousie à la tendresse, en passant par toutes les nuances du sentiment. Quand on feuillette ce véritable trésor épistolaire, on peut dire qu'il y a de tout : de la beauté, de la joie, du chagrin, de l'esprit, de la gaminerie, mais qu'il y a surtout une incroyable flamme de
passion. Une femme n'aura jamais élevé à un homme un tel monument d'adoration.
Les mille et une lettres qui composent ce recueil
ont été choisies très soigneusement par le poète Paul Souchon, ancien conservateur du Musée Victor Hugo, qui s'est fait depuis 1939 le mémorialiste réputé de Victor Hugo et de Juliette Drouet. Il n'a retenu que ses lettres qui offraient des exemples soit de sentiments soit de style. Elles peignent deux êtres ; un grand poète et une femme supérieure, une femme qui écrivait : «J'ai le délire de l'amour comme d'autres ont le délire de la fièvre.» Tous deux resteront immortels.