En 1938, Éluard publie Donner à voir, recueil de réflexions et de poèmes personnels affrontés à des proses poétiques largement diversifiées d'écrivains qu'unissent à lui des affinités électives. Ne disait-il pas : «Signe ce que tu approuves.»
En 1948, le poète achève de transcrire sur un exemplaire de l'édition originale de Donner à voir (le numéro 9 sur vélin pur fil) les textes qu'il se propose d'intégrer à cet ouvrage en vue d'en publier une édition augmentée. Féru de calligraphie et soucieux de préserver l'exemplaire de toute offense, il trace et aligne ses signes dans les marges et sur les pages blanches de son choix avec un tel soin que l'on pourrait qualifier de livre-objet cet unicum. Mais si de la première à la dernière page l'écriture d'Éluard est égale en perfection, la place disponible, l'importance accordée au texte à inclure et parfois, aussi la fantaisie du scribe font que plusieurs graphies s'y côtoient.
Commenté et éclairé par Lucien Scheler, c'est le fac-similé de cet exemplaire que cette édition offre aujourd'hui.