Au début des années 1880, sept lycéens lorrains fuient leur province et « montent » à Paris. Ils y rejoignent leur fascinant professeur de philosophie, Paul Bouteiller, un kantien rigoriste qui les a convertis au patriotisme et convaincus de rallier la capitale pour mieux y réaliser leurs ambitions. Mais très vite ils déchantent : coupés de leur terre natale où leur destin était tout tracé, ils se retrouvent livrés à eux-mêmes. Ils tentent alors de s’adapter à cette nouvelle vie, quitte à en payer le prix fort.
Premier volet de la trilogie Le Roman de l’énergie nationale, Les Déracinés (1897) retrace dans une langue pleine de verve les aventures d’une génération qui, exaltée par les idéaux de la République, tourne le dos à ses origines. Il livre aussi un précieux témoignage sur la France de l’époque et une ardente défense de la nation.

« Quitter les lieux où l’on a vécu, aimé, souffert ! Recommencer une vie nouvelle ! Parfois, c’est délivrance… […] Ces trop jeunes destructeurs de soi-même aspirent à se délivrer de leur vraie nature, à se déraciner. »