«Le Río n'est pas exactement un livre, ce n'est pas non plus un fleuve. C'est une excroissance naturelle, un bouillonnement de pus et de douleurs, histoire abominable écrite dans la chair humaine, sur la peau d'un de mes peuples latino-américains.» C'est en ces termes que Pablo Neruda présente le récit autobiographique de son compatriote, Alfredo Gómez Morel, qui vécut longtemps en truand sur le Río Mapocho, le fleuve qui dévale les Andes et traverse Santiago du Chili. Il raconte dans ces pages, brûlantes et sincères jusqu'au cynisme, sa descente aux enfers au cours d'une enfance perdue. Le Río Mapocho a fait sensation au Chili lors de sa publication, apportant aussitôt la gloire littéraire à son auteur, alors en prison.