Trad. de l'anglais par Mireille Hollard Gaiffe
Evan Jones, le héros du roman de Margaret Kennedy, a ceci de commun avec le Midas de la légende, que tout ce qu'il touche se transforme en or... Il a le don de relever les affaires moribondes, de vendre l'invendable. Le hasard est son aIlié, et l'argent vient à lui au premier signe. Si l'argent faisait le bonheur, Evan Jones serait un homme heureux. Mais il a un autre don, redoutable : celui de poésie. L'instant aussi le transforme en or, l'instant qu'il voudrait retenir et qui s'enfuit. Et il ne peut connaître la paix du cœur. Sur lui, comme sur la plupart des personnages du livre, une fatalité pèse, que Miss Carter Blake, la voyante, devine parfois avec une mystérieuse angoisse, mais dont elle ne peut détourner le cours.
Margaret Kennedy est un conteur parfait. Ses héros vivent intensément, et dès les premières pages du livre.
Passionnés ou résignés, vainqueurs ou vaincus, rois de la finance ou étudiants sans argent, on sent battre leurs cœurs humains. Ils vivent et meurent devant nous, et leurs drames personnels se croisent et s'entremêlent, pour faire de ce roman l'œuvre la plus vivante et la plus diverse.