«Friedrich Hölderlin (1790-1843), sans aucun doute le plus grand poète de l'Allemagne, fut presque ignoré de ses contemporains. En 1797, après plusieurs dépressions, son état mental le conduit à l'internement. En 1807 il est placé dans une petite chambre au-dessus du Neckar, chez un menuisier : il y demeure pendant trente-six ans, écrivant des fragments étranges, puis des pièces immuablement figées, d'un génie sans âge.
Nous avons voulu en 1929, Pierre Klossowski et moi, donner la version d'une partie de ces éléments, si extraordinaires en dépit du chaos qui les entoure. Cette version française, accompagnée de documents, fut présentée par une admirable page de Bernard Groethuysen. Elle est aujourd'hui rééditée dans son texte original.»
Pierre Jean Jouve.