Ce livre contient trois œuvres d'Isidore Isou, parmi les plus représentatives :
Traité de Bave et d'Éternité, un scénario de film sorti en 1951, est à l'origine d'une nouvelle école de cinéma, qui a eu une grande influence sur celui de la nouvelle vague et sur de jeunes metteurs en scène américains. En séparant d'une manière systématique la bande-images de la bande sonore, en plaquant sur la pellicule une histoire émouvante, sans rapport avec les scènes de l'écran, l'auteur a créé le montage complètement disjoint, appelé discrépant. Cela permet de réunir les paroles en une masse complète, indifférente à la succession des photographies, et d'écrire un scénario original rempli de métaphores et de longues phrases. D'autre part, la pellicule, maniée avec un procédé dit ciselant, est attaquée, rayée, déchirée.
La Marche des jongleurs, pièce représentée en 1954, introduit le procédé de disjonction du cinéma dans le théâtre. Le texte, les gestes des acteurs, les décors, n'ont aucun rapport les uns avec les autres. Cette discrépance exige un travail ciselant sur chaque expression littéraire, corporelle, ou plastique, condensée au maximum, dans les particules séparées, sans rapport entre elles, intitulées impliques, parce qu'elles s'impliquent elles-mêmes, sans répliquer à personne.
L'Apologie d'un personnage unique est une pièce construite selon le même système, mais plus approfondi.