«Exclus ou mis d'office à la retraite, les staliniens du silence survivent l'espace d'un dimanche. Ils refusent de témoigner. Ils ne veulent pas alimenter la controverse. Ni se renier. Tout bien pesé, l'aigreur et le ressentiment, ils se taisent. Ils n'ont pas prévu qu'en cherchant la vérité de l'ordure, leurs enfants forceraient la clôture du mausolée...»
Huit destins se recoupent ainsi, non tels qu'ils furent, mais tels qu'ils sont déposés dans la mémoire de leurs descendants. Les comparses, les Thorez, Tito, Gomulka, Staline ou Fabien, sont ramenés à leur rôle exact de faire-valoir. Les seuls personnages historiques sont ceux qui se débattent dans les avatars amoureux, la patience militante, les grandeurs de la vie familiale, les machinations politiques. Le vrai, l'imaginaire, le possible, l'improbable, le contradictoire s'intriquent pour restituer une réalité vivante dans laquelle l'héroïsme, le sang et la merde ne se figent pas en icônes, mais se brisent et se reconstituent sans cesse. Dans la violence de l'humour surgit la Vérité. Celle de l'Histoire passionnelle. La seule objective.