«La France», remarque justement Henri Pourrat, «n'a pas su se préférer elle-même, en ses contes, à Cicéron et à Boileau. Pour elle, depuis la Renaissance, il n'y a lettres que de lettrés. Elle a salué l'imagination populaire d'un peu loin avec un certain sourire. Et elle a passé. La grande fée verte lui a semblé avoir une odeur un peu sauvage ou un peu fade, de fagot de pin et de petit-lait.» Et cependant, les contes populaires avaient une grande importance : «Ils apprenaient, comme par rencontres, des tas de petites notions, une érudition des choses et des créatures..., la finesse, les astuces, l'art de se tirer d'affaire par une parole heureuse, l'art d'avoir le mot..., la façon de prendre les choses, les gens, la vie. Le "moyen de parvenir", si l'on veut.» C'est cette sagesse et cette poésie populaires qu'Henri Pourrat a su retrouver dans ce premier recueil de 47 contes qu'il a recueillis et auxquels il a rendu la vie.