Très ancienne demeure de la Nouvelle-Angleterre, bâtie en l'an 1668 dans la ville naissante de Salem, la Maison aux Sept Pignons devait, par suite d'un phénomène de transsubtantiation artistique, devenir un des premiers monument de la littérature américaine.
Au bout de deux siècles, en effet, rêvant, dans la ville déclinante de Salem, devant ces murs dégradés par le temps, hanté aussi, selon la tradition, par de lourds souvenirs de famille, Nathaniel Hawthorne fait de la vieille demeure à la fois le cadre et l'héroïne d'un drame où enfants et petits-enfants ont les dents agacées par les fruits verts qu'ont mangés les ancêtres. Un crime et une malédiction : voilà les fondements de l'orgueilleuse demeure d 'autrefois. Ses propriétaires, héritiers d'un âpre pionnier bâtisseur, puritain et chasseur de sorcières, en resteront marqués deux siècles durant. Au début du roman une impénétrable énigme de document perdu ou volé, une déconcertante affaire d'assassinat enténèbrent plus que jamais l'atmosphère de la vieille maison. Mais l'heure du rachat a sonné. Le mal s'est incarné pour la dernière fois dans cette famille maudite et les générations nouvelles sauront se dégager de son emprise : elles fuient l'envoûtement des vieux murs maléfiques pour s'élancer à l'air libre – abandonnant le passé aux rêveries des poètes.