En 1952, l'auteur de ce livre rencontra à Royaumont un prêtre-ouvrier. De cette rencontre naquit un certain nombre de méditations, que Robert Delavignette note et développe ici.
Des souvenirs d'enfance et des souvenirs d'une carrière coloniale se matérialisent dans deux figures d'ouvriers : un Français, Le Marianneux, puddleur à la forge de Sainte-Colombe, un Africain, Birama, forgeron dans le Niger.
C'est le monde en pleine évolution que Robert Delavignette saisit, car Sainte-Colombe est le creuset où se forme au début du siècle un vaste groupement industriel, et Birama, forgeron ambulant, suivi de son griot, est déjà tout près d'ètre arraché à son groupe social.
Enfin l'auteur examine un problème important de notre temps, mais avec tout le calme et le recul nécessaires : celui des prêtres-ouvriers.
En Europe comme en Afrique et comme en tout pays, l'exode humain passe par les techniques de la civilisation industrielle. Et c'est le même champ d'action ouvert aux méthodes d'une évangélisation ouvrière que méditent les fils de Foucauld, les
Petits Frères de Jésus, à la charnière du monde méditerranéen et du Niger, au Sahara.
Prenant tantôt l'allure du récit, tantôt le caractère de l'essai, mais toujours avec le même accent, ce livre tend à créer un climat utile à la recherche des rapports humains entre l'Europe industrielle et l'Afrique encore artisanale, un climat propice à l'éthique des relations inter-raciales, un climat favorable enfin à
l'intelligence que nous devons avoir du rôle des missionnaires chrétiens dans leur évangélisation ouvrière, aussi bien en Europe que dans les autres pays du monde.