Ce sont les souvenirs de son enfance que Colette Audry raconte sans cet attendrissement facile qui dépare et déforme trop souvent les ouvrages de ce genre : souvenirs simples et durs rapportés avec la plus grande honnêteté, avec le souci constant de ne pas trahir l'enfance qu'elle a vécue. Les hommes et les choses, les grandes personnes et les terreurs nocturnes, les travaux, les lectures, les rêves et les jeux revivent avec exactitude et netteté, sans «littérature» et pourtant, comme dans les Enfantines de Larbaud, avec
à la fois tout l'intérêt psychologique et toute la poésie mystérieuse qu'on reconnaît à l'enfance mais qu'on trouve si rarement dans sa peinture.