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Entretien avec Jean-Philippe Arrou-Vignod

– Où êtes-vous né? Où vivez-vous maintenant ?
Je suis né à Bordeaux. Mon père était médecin dans la Marine. Après une enfance itinérante dans les villes portuaires de France, je me suis installé depuis de nombreuses années en région parisienne. Mais je garde toujours la nostalgie des vacances familiales que nous passions dans la maison de mes grands-parents, en Gironde.

– Quand avez-vous commencé à écrire ?
J’écris depuis que je suis en âge de lire. Enfant, je passais des heures plongé dans les exploits de mes héros favoris : le Club des Cinq, Fantômette, Langelot l’agent secret, l’incroyable Bennett, Bob Morane ou encore le petit Nicolas… J’y ai contracté à jamais le virus de l’aventure et du mystère Mais chaque livre fini, de crainte de retomber dans la banalité du quotidien, il fallait que je prenne la plume à mon tour, m’inventant des histoires palpitantes dont j’étais le personnage. Ces premiers romans, bien maladroits, m’aidaient à patienter jusqu’au jeudi suivant, jour béni où je pourrais emprunter de nouveaux livres à la bibliothèque du quartier. C’est à ces premières lectures que je dois d’être romancier aujourd’hui. En écrivant pour les enfants, c’est leur enchantement que je retrouve, toujours intact, et que je tente de transmettre à mes jeunes lecteurs.

– Êtes-vous un écrivain «à plein temps» ?
L’écriture n’est pas pour moi un métier. C’est une passion, que j’ai toujours dû conjuguer avec d’autres activités. C’est en septembre 1984 que j’ai publié mon premier roman ; le même mois, je faisais ma rentrée de professeur de lettres, métier que j’ai exercé durant plus de vingt ans. Aujourd’hui, à côté de mes activités d’écriture, je me consacre à une autre passion : l’édition. Mais écrire, enseigner et éditer m’ont toujours paru participer d’un même désir : celui de partager l’amour des mots, des livres et des histoires.

– Quel conseil donneriez-vous à un écrivain débutant ?
Je n’ai qu’un conseil à donner à un écrivain débutant : «Sois curieux! De tout. Passionne-toi pour le langage des dauphins, la construction des pyramides, la naissance des étoiles, la vie des hommes à Calcutta, Zanzibar ou Novossibirsk, l’histoire passée comme l’époque présente, le plus lointain comme le plus proche. Ton voisin comme l’étranger… Lis, écoute, regarde. Apprends, sans préjugés, exclusive ou paresse. Que rien, parmi l’incroyable profusion des activités humaines, ne te soit indifférent. On ne peut écrire, nourrir des livres, encore moins vouloir communiquer une expérience, si l’on est fermé à celle des autres et à la diversité du monde qui nous entoure. Un écrivain n’est pas quelqu’un de plus savant qu’un autre : c’est seulement quelqu’un de plus curieux.»