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Louis-René des Forêts (1918-2000)

Louis-René Des Forêts était un homme discret, réservé ; la parution de son dernier ouvrage au Mercure de France en 1997, Ostinato, biographie fragmentée, avait fait figure d'événement littéraire. C'était la consécration d'une œuvre et d'une voix singulières, rares mais déjà estimées depuis plusieurs décennies par un public de fidèles et d'attentifs lecteurs.

Œuvres de Louis-René des Forêts aux Éditions Gallimard

Louis-René des Forêts est né à Paris en 1918. Ses premières années sont partagées entre Paris et la maison de famille dans le Berry, et à partir de 1927, en pension, près de Fontainebleau puis en Bretagne. Après une scolarité secondaire à Bourges, il suit des études de droit et de sciences politiques et commence à faire paraître des chroniques musicales et littéraires. C'est à la fin des années trente qu'il fait connaissance de Jean de Frotté, qui le met en relation avec Patrice de La Tour du Pin, Michel du Boisberranger et Jean Chauvel. Il est mobilisé en 1939 puis regagne en 1940 sa demeure dans le Berry. Il s'engagera dans la Résistance.

Revue L'Arbalète, été 1948. Exemplaire imprimé à la presse à bras sur Johannot. Archives Éditions Gallimard

L’Arbalète, été 1948.
Prépublication par
Marc Barbezat
d'« Un malade en forêt »,
repris en 1960 dans
La Chambre des enfants.

Ses débuts littéraires datent de la période de l'Occupation ; entre 1941 et 1943, il écrit Les Mendiants, publié par Gallimard, qui sera suivi en 1946 du Bavard. Il se lie alors d'amitié avec Raymond Queneau et André Frénaud. Après une année de travail avec le jeune éditeur Robert Laffont, il épouse en 1946 Janine Carré et se retire en province, où il entreprend la rédaction du Voyage d'hiver, resté inachevé. Il publie dans quelques revues : L'Arbalète, Les Lettres nouvelles, La Nouvelle Revue française. En 1953, il revient à Paris et participe chez Gallimard (dont il sera membre du comité de lecture de1966 à 1983) à la conception de « L'Encyclopédie de la Pléiade », avec Raymond Queneau. Il se lie alors d'amitié avec Michel Gallimard, Robert Antelme, Georges Bataille et Maurice Blanchot. Il fonde en 1954 le Comité contre la guerre d'Algérie, avec Dionys Mascolo, Edgar Morin et Robert Antelme.

L'année 1960 est marquée par un retour à l'écriture, avec la publication de La Chambre des enfants, prix des Critiques. En 1967, il fonde la revue L'Éphémère, avec Yves Bonnefoy, André du Bouchet, Paul Celan, Jacques Dupin, Michel Leiris et Gaétan Picon ; il fait également paraître au Mercure de France Les Mégères de la mer. Chez le même éditeur paraîtra en 1997 son dernier ouvrage, Ostinato, autobiographie fragmentée dont la rédaction avait été entreprise dès 1975 et dont La NRF, L'Ire des ventsArt Press, La Quinzaine littéraire et Le Cahier du refuge avaient donné successivement, entre 1984 et 1994, des extraits et ébauches. Plusieurs prix lui seront remis dans les années 1980 : prix Maeterlinck à Bruxelles (1988), grand prix national des lettres pour l'ensemble de son œuvre (1991). Louis-René des Forêts est décédé le samedi 30 décembre 2000 à Paris.

Louis-René des Forêts et Raymond Queneau. Archives Éditions Gallimard

Louis-René des Forêts et Raymond Queneau.

Indications bibliographiques

   
 Œuvres de Louis-René des Forêts aux Éditions Gallimard

© Éditions Gallimard